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QUELQUES EMINENTS POETES DE MAURITANIE

Muhameden Ibn Bu Al Muctar Al Hassani dit « Le Grand Chacal »
(Début du 12ème siècle de l’Hégire)

C’est un poète de grande renommée qui a vécu au dernier quart du 11e siècle et au début du 12e siècle de k’Hégire. Sa poésie se caractérise par son naturel, sa simplicité et son lyrisme. Ses thèmes préférés sont la description de son terroir et des parcours de son enfance. Il est l’un des pionniers qui ont utilisé les noms sans les arabiser. Il est entré en polémique avec les principaux poètes de son époque.

Sa première biographie apparaît dans le livre du Docteur Mohamed El Moctar Ould Bah « la poésie et les poètes » où il a été classé parmi la première génération. Il existe un recueil de ses poèmes non encore publié.

[A titre illustratif, on cite l’un de ses poèmes où il évoque les vestiges de ses biens aimés soumis aux intempéries et qui provoquent sa nostalgie].

Muhameden Ould Abderrahmane Al Hassani : (mort en 1142 H environ)

C’est un célèbre poète mauritanien qui appartient à l’école du Badi’ (rhétorique formelle). La plupart de ses poèmes connus ont trait au Medh (apologie du Prophète PSL) et à la contemplation. Il a souvent négligé l’introduction classique. Sa biographie figure dans le livre du Docteur Mohamed El Moctar Ould Bah « la poésie et les poètes » où il est classé parmi la première génération. Un recueil de ses poèmes a été établi.

[Il a produit quelques uns des meilleurs vers de la poésie mauritanienne sur le thème de la contemplation où il évoque le caractère éphémère de la vie et les aléas du destin].

Ibn Razga Al Alawi : Sidi Abdallah Ibn Muhamed Ibn Al Qadhi (mort en 1144 H)

Il est plus connu par son surnom. C’est l’un des pionniers de la poésie mauritanienne. Savant érudit et poète de talent, Ibn Razga a traité la plupart des thèmes poétiques. Il est considéré comme le précurseur de l’école du Badi’ (rhétorique imagée). Une grande part de ses poèmes est consacrée à l’apologie du Prophète (PSL) et aux louanges de ses contemporains. Au cours de ses pérégrinations dans la sous région il a noué de solides relations avec les souverains du Maroc reflétées pas sa poésie.

[Un de ses poèmes retrace son cheminement spirituel où il compare son âme à un papillon prompt à se précipiter dans les affres du désir dont le feu l’attire].

El Moustapha Ould Bouhmad (l’homme à la double bouche) Al Majlissi (mort en 1170 H)

Poète de renommée issu de la première génération au début du 12e siècle de l’Hégire. Il composait aussi bien la poésie littéraire que la poésie populaire (Leghna).

Sa poésie est naturelle et limpide. Son style est bien élaboré et privilégie les strophes et les poèmes courts. Il aborde des thèmes comme l’apologie, l’hommage aux vertus propres (fierté) et les polémiques. Les poèmes lyriques sont aussi fréquents dans sa production. Il cite les lieux sous leur appellation locale sans les arabiser à l’instar de son contemporain, « le chacal ». Il est entré en polémique avec plusieurs poètes. Sa biographie figure dans le livre d’Ahmed Ould Elemine « al-wasit » du Docteur Mohamed El Moctar Ould Bah qui le classe parmi la première génération. Le recueil de ses poèmes a été établi.

[Un de ses poèmes décrit les charmes d’une fille faisant le parallèle entre la sensualité corporelle et les attraits du langage].

Muhamed Al Yedaly Deymani : Muhameden Ibn Saïd Deymani Al Yedaly (mort en 1166 H)

L’un des plus éminents poètes de la première génération. C’est aussi un grand savant et auteur mauritanien du 12e siècle de l’Hégire. Le recueil de ses poèmes est publié. Il s’est rendu célèbre par son poème « Salatu Rabbi » dans l’apologie du Prophète (PSL) où il transpose le mode populaire à la poésie littéraire. C’est une innovation inédite dans ce genre et un apport appréciable à la métrique arabe. Il a été suivi dans cette voie par d’autres poètes.

La plupart des poèmes d’Al Yedaly porte sur l’apologie du Prophète (PSL). Il a aussi d’autres poèmes sur la fierté et l’imploration. Il est classé dans la catégorie des rhétoriciens. Sa biographie figure dans « Al-wasit » et dans le livre du dr Mohamed El Moctar Ould Bah. Le recueil de ses poèmes a été établi.

[Un passage de son poème « Salatu Rabbi est cité pour illustrer la métrique qu’il a inventée dans le but de glorifier le Prophète (PSL)].

Al Muctar Ibn Buna Al Jekeni : (11900 – 1220 H)

Le plus célèbre des érudits de son époque en linguistique et en logique. Il a vécu très longtemps et s’est déplacé avec son école dans plusieurs contrées à partir de la Guebla (le Sud) en passant par le Tagant pour s’installer enfin à Rgueïba. parmi ses disciples plusieurs savants dont Hurma Ign Abd El Jalil Al Alawi.

Ibn Buna était un poète au style bien élaboré et à l’expression percutante. Malgré sa vocation scientifique, la poésie est restée présente dans sa production. Il s’est livré plusieurs fois à la polémique, notamment avec Lemjeïdry Ibn Habballah et son disciple Al Mamoume Ibn Soufi Al Yaghouby. Il a eu aussi des disputes sur la foi, le mysticisme et la théologie, à l’instar de ses échanges avec le grand soufiste Cheikh Sid’El Moctar Al Kunti.

[L’un de ses poèmes reflète sa culture linguistique en utilisant des particules grammaticales dans un sujet lyrique].

Cheikh Sid’El Moctar El Kinty : (mort en 1226 H

Il s’agit de Cheikh Sid’El Moctar El Kinty, grand érudit et éminent chef spirituel de renommée. C’est l’un des plus célèbres auteurs mauritanienns de son époque. Il a composé des poèmes dans différents thèmes avec un penchant marqué pour le gnosticisme et l’illumination. Il est entré en polémique, à ce propos, avec le célèbre logicien et linguiste Al Moctar Ibn Bouna Al Jekeni.

L’imploration et l’extase mystique ont dominé sa poésie.

[Dans l’un de ses poèmes incantatoires il implore Allah de le protéger des effets néfastes des errements et des tentations].

Hourma Ibn Abd El jelil Al Alawi (mort en 1243)

Il s’agit de Hourmatoullah Ibn El Haj Ibn Sidlehsen Al Alawi, érudit, thoélogien et linguiste. C’est aussi un professeur et un poète de renomée dont le style est sophistiqué, le sens recherché. Sa poésie ne manque, cependant, pas de naturel et de limpidité malgré sa forte tendance linguistique.

Hourma a eu pour disciples plusieurs savants et poètes connus dont Cheikh Sidiya Ibn Moctar Ibn Haïba.

Sa poésie a abordé différents thèmes. Sa biographie figure dans « al-wasit » et dans « la poésie et les poètes.

[Le poème cité en exemple de sa production décrit les charmes d’une femme auxquels même une pierre aurait succombée].

El Mamoune Ould Soufi Al Yaqoubi (mort en 1238 H)

L’un des poètes mauritaniens d’avant-garde, connu par la maîtrise de son art et la finesse de son flair poétique. Il avait un penchant marqué pour la polémique à l’instar de ses diatribes Al Moctar Ibn Bouna Al Jekeni. Sa poésie aborde différents thèmes.

Parmi ses vers les plus en vogue une strophe où il relate un rendez-vous manqué dont « les larmes sont l’illustration expressive ».

Mawloud Ibn Ahmed Al Jewad Al yakubi (1243 H) :

Grand érudit et éminent linguiste. C’est également un poète de renommée dont la diversité de styles reflète une profonde connaissance de l’arabe et de ses modes d’expression.

Il a traité une multitude de thèmes avec aisance et fluidité. Sa poésie est dominée par l’imploration et l’apologie du Prophète (PSL).

En dépit de son érudition, sa poésie n’est pas marquée par la recherche des significations très poussées. Au contraire elle simple et bien élaborée en même temps, bien qu’il appartienne à l’école lexicale.

[Le spécimen de sa poésie cité en exemple traite sur le mode de la « fierté de ses qualités d’homme sobre et solide devant les épreuves].

Choueïr Al Fadhily Al Hassani, Il porte le surnom de poète des prophètes (mort en 1247 H)

Poète naturel dont l’abondante production est d’une excellente qualité et ne comporte pas de redondances sémantiques. Il a composé dans divers thématiques et s’est spécialisé dans l’apologie des prophètes, d’où le surnom qui lui a été attribué. Il a fait plusieurs louanges, s’est rarement livré à la polémique et a exprimé sa fierté et ses penchants affectifs. Il a aussi entretenu des échéances fraternels avec des poètes et des savants comme Hourmatallah Ibn Abde El Jelil Al Alawi. Sa biographie figure dans « al-wasit » et « la poésie et les poètes ».

[Le poème choisi pour illustrer sa production décrit les vestiges des habitats nomades soumis à l’érosion éolienne tout en évoquant des souvenirs ludiques].

Mohamed Ould Abdellahi (Al Ahwal) Al Hassani (mort en 1250 H)

Al – Wasît l’a qualifié de « poète volubile à la notoriété universelle ». Sa poésie abondante et variée se caractérise par un style fort, une passion exubérante et une emphase débridée. il a traité différentes thématiques et s’est singularisé par des poèmes entièrement dédiées à l’évocation des vestiges des campements nomades. Il a excellé dans le mode descriptif et s’est libéré de l’emprise rhétorique et lexicale pour se concentrer sur la recherche des significations inédites et de l’imagerie poétique. Sa biographie figure dans « al-Wasît » et « la poésie et les poètes » où il est classé parmi les poètes perfectionnistes.

[L’exemple cité pour illustrer sa poésie a trait à ses ébats galants où l’élue de son cœur est promise à une fidélité éternelle].

Sidi M’Hamed Ibn Elemine Al Kunti (13e s. H)

Poète d’abord aisé et à l’expression fluide, loin de toute complexité. Sa poésie est dominée par l’apologie et la fierté.

Il a pu joindre Cheikh Sid’El Moctar Al Kunti au crépuscule de sa vie et il a fait ses louanges dans de longs poèmes.

[Le spécimen cité en exemple de sa poésie est une description de l’attachement pour cette figure spirituelle fortement marquée par l’amour divin].

M’Hamed Ign Tolba Al Yaqubi (mort en 1272 H)

Il s’agit de M’Hamed Ibn Mohamed Ibn Al Moctar Ibn Atfagha bMoussa Al Yaqubi

Excellent poète et éminent linguiste considéré par l’auteur de « la poésie et les poètes » comme le pionnier de l’école Jahiliya en Mauritanie. Ses expressions utilisent un langage fort. Ses descriptions sont parfaites et il s’adonne souvent à la concurrence des anciens poètes comme Chemakh Ibn Dhirar, Humaïd Ign Thawr Al Hilaly et Al A’cha, auteurs de célèbres poèmes considérés comme modèles de la poésie arabe.

Il a excellé dans la description des campagnes, des excursions et des scènes de chasse. Sa biographie figure dans « al – Wasît », « la poésie et les poètes » et dans lelivre d’Ahmedou Ould El Hacène. Le recueil des ses poèmes est publié.

[L’exemple cité pour illustrer se poésie traite d’un serment selon lequel seules « Oumeïma et l’eau limpide » justifient la poursuite par le poète des montures déambulant au crépuscule].

Cheikh Sidi Mohamed Ibn Cheikh Sidiya (Sidina) Al Intichaï Al Abyéri (mort en 1286)

Poète perfectionniste considéré comme l’un des plus éminents poètes de 13e siècle de l’Hégire en Mauritanie. Elevé dans la Zaouiya de son père Cheikh Sidiya le grand qui était la destination des poèmes élogieux, il a pu, dès son jeune âge, s’imprégner des meilleurs morceaux et en produire très tôt lui – même.

Son père était de surcroît un excellent poète.

Sidna était un poète dont la production abondante naturelle et fluide sur différentes thématiques et se caractérisait par son aisance et la simplicité de ses référents. Il a eu l’originalité – par rapport à ses contemporains – de poser la problématique de la créativité poétique en langue arabe devenant ainsi, dès le milieu du 13e siècle de l’Hégire, un précurseur de la modernité avec une conscience aigue de l’impasse à laquelle est parvenue la poésie arabe.

Sa biographie figure chez l’auteur d’ « al –Wasît », chez le Dr Mohamed El Moctar Ould Bah, auteur de « la poésie et les poètes » et chez Ahmedou Ould El Hacène. Un recueil de ses poèmes a été établi.

[Comme exemple illustrant sa poésie un passage de son célèbre poème, la « ayniya », a été cité dans lequel il exprime son désarroi devant les sentiers battus où aucune innovation ne semble possible].

Mohamedou Ould Mohamdi Al Alawi (mort en 1272)

Il s’agit de Mohamedou Ibn Sidi Mohamed, plus connu sous le nom d’Ibn Mohamedi. Poète perfectionniste de grand talent, il a une production abondante, débordante de sensations fortes et d’un style parfaitement maîtrisé. Sa poésie est en outre délicieusement rythmée, d’une fluidité et d’un naturel découlant d’une spontanéité avérée. Il est considéré comme l’un des plus éminents poètes de son époque. Ses contemporains étaient subjugués par son lyrisme franc et sincère. Sa notoriété s’est répandue à grande échelle malgré sa mort à la fleur de l’âge.

[Le spécimen choisi pour illustrer sa poésie brosse une image idyllique d’Aïcha dont l’affection impérissable est irrémédiablement gravée dans son coeur].

El Moustapha connu sous le nom du « Novateur Al Majlissi » (mort au début du 13e siècle de l’Hégire

Poète perfectionniste à l’expression mélodieuse et raffinée, il était un adepte de l’école de son homonyme surnommé « double bouche ». Il fut de grande notoriété à son époque et occupait une haute place dans les poètes de sa tribu. Sa biographie figure dans le livre « al – Wasît » et dans « la poésie et les poètes ».

[Le morceau choisi comme exemple de sa poésie fait état d’un remords nostalgique stoïquement supporté à la vue d’une mare où jadis il rencontrait Khoueydija].

Cheikh Mohamedou Ibn Hanbal Al Hassani (mort en 1302 H)

Poète perfectionniste, grand érudit et auteur de plusieurs livres, il est considéré comme l’un des plus éminents poètes du 13e siècle de l’Hégire en Mauritanie. Il s’est rendu célèbre par son érudition dans la langue arabe et ses sciences, de même que sa description minutieuse, sa longue haleine poétique, la force de son style, la diversité des thèmes de la poésie classique, il a consigné les scènes de son vécu quotidien à ses innombrables morceaux mondains.

Il a composé aussi des poèmes qui rivalisent avec des poèmes classiques comme la « Maqsoura » d’Abi Safwane Al Assadi dont l’hémistiche préliminaire est : redeviens –tu puéril à la vue de montures portant, au petit matin, des gazelles brunes ?

Sa biographie figure dans les livres d’Ahmed Ibn Alamine Chinguetty et du Dr Mohamed ElMoctar Ould Bah. Le recueil de ses poèmes a été établi.

[Un exemple de sa poésie lyrique donne la véritable raison de son séjour à Al Youneybi’ où il guette un souffle à même d’assouvir sa passion pour une Chaqrawiya].

Mohameden Ould Salem Al Hassani (mort en 1307 H)

Poète de grand talent, son abondante production est caractérisée par un éclat flamboyant et d’une fluidité dont l’aisance est remarquable. Sa poésie est exemple de toute velléité mercantile. Elle ne comporte aucune expression libertine et ses descriptions féminines sont d’une chasteté avérée. Sa tendance mystique est révélatrice d’une âme hautement humaniste. Il a abordé différentes thématiques faisant preuve de la maturité de la création poétique en terre chinguitienne.

Sa biographie est présente dans les livres d’Ahmed Ibn Elemine Chinguetty, du Dr Mohamed El Moctar Ould bah et du Dr Ahmedou Ould El Hacène.

[Le passage cité de sa poésie est une réponse à Selma qui lui reproche sa maigreur et sa loque se comparant au sabre dont le tranchant n’est pas altéré par la vétusté de la gaine].

Sidi Abdellah Ould Ahmed Damou Al Hassani (mort en 1265 H)

C’est un poète de talent à l’expression délicieuse utilisant modérément les images et s’abstenant d’user de termes étranges ou non usuels. Sa rhétorique est marquée par la quête du sens et non le formalisme pompeux à telle enseigne que le cheminement de sa poésie ne comporte pas d’éveil. Bien que les thématiques qu’il a abordées soient diverses et variées, l’apologie, le flirt et la polémique restent dominants chez lui. Son œuvre poétique est gigantesque et sa biographie figure dans le Wasît en tête des poètes de sa tribu.

Son imaginaire est riche et son expression extériorise son monde intérieur. C’est pourquoi sa poésie est le reflet de ses sentiments et des états d’âme. Il peut être qualifié de « poète de l’exil », car il a longtemps séjourné dans les jungles d’Afrique et a éprouvé une lancinante nostalgie de son terroir contrariée par l’attachement à ses enfants en terre d’exil. S’il s’est décidé une fois de répondre à l’appel de la patrie, il s’est vite soumis au devoir parental et quitté de nouveau son pays pour connaître l’exil intellectuel sous l’impulsion de l’attraction de sa famille au sud du fleuve Sénégal.

[L’exemple cité de sa poésie le montre partagé entre des beautés qui l’assaillent de toutes parts, des blanches et des noires, là où il se tourne].

Habiboullah Ould Elemine El Hassani Chaghrawi (1193 – 1264 H)

Linguiste et éminent poète, il était aussi faqih et logicien. Il était entré en polémique avec les savants de son époque et avait fait montre d’une grande aptitude en la matière. Sa poésie est caractérisée par son naturel, par la force de son style et sa fluidité assortie d’une imagerie aisée et sans complexité. Sa biographie figure dans « al – Wasît », « la poésie et les poètes » et les « Chaqrawiyatt ». Ses poèmes ont été collectés.

[Le spécimen choisi de sa production est une évocation de vestiges qui ont connu le poète à une époque où il n’avait pas de soucis alors qu’ils sont délabrés sous l’effet conjugué du vent et des torrents].

Ghali Ibn Al Moctar Vall Al Boussadi (début du 13e siècle H)

L’un des érudits du pays et spécialiste de la généalogie, il est aussi poète et littéraire et a composé de longs poèmes dans l’apologie du Prophète (PSL). Il appartient à l’école lexicale.

Sa biographie figure dans le « Wasît » et « la poésie et les poètes ». Sa poésie a été collectée.

[Le spécimen choisi pour illustrer sa production évoque un énigmatique remords pour des compagnons de fortune].

Mariem Bint Elemine Ibn El Haj Chaqrawiya El Hassania (née au début du 12e s H et morte dans la 2e moitié du 12e s. H).

Poète perfectionniste, elle a bordé diverses thématiques, notamment les échanges fraternels, l’apologie et les louanges. Elle s’est rendue célèbre par son poème élogieux destiné à Cheikh Sidya le grand. Sa poésie est caractérisée par sa fluidité, son originalité, la force de son style et la sincérité de ses penchants.

Sa biographie figure dans les « chaqrawiyatt » de Mohamed Ould El Moctar Ould Ebnou.

[Le morceau illustrant sa poésie décrit une poupée en pierre que sa fille dorlotait en guide d’enfant. Elle en parle comme d’un petit fils aux forces surnaturelles et qui n’est enfanté ni par des nobles ni par des roturiers].

Abdellahi Ibn Sidi Mahmoud El Haji (début du 13e s. H)

Il s’agit de Abdellahi Ibn Sidi Mahmoud Ibn El Moctar Ibn Abdallahi El Haji.
Erudit et personnalité politique de premier plan, il a composé quelques rares poèmes qui dénotent d’un talent certain par la délicatesse de leurs expressions et la simplicité de leur style. Il s’est livré à plusieurs joutes oratoires. Sa poésie traite surtout le thème de la fierté.

[L’exemple cité est une lamentation sur les vestiges de campements qui ont failli être brûlés par les soupirs du poète s’ils n’étaient pas arrosés par ses larmes].

Ideyija El Kumleïly (mort au milieu du 13e s. H)

Erudit spécialiste en rhétorique, métrique et grammaire, il a été classé par « al – Wasît » parmi les poètes perfectionnistes. Il est marqué par ses penchants « belliqueux » dans la mesure où il a suscité plusieurs polémiques poétiques, art dans lequel il excellait à merveille. Malgré sa profonde connaissance de la langue, il évitait les termes étranges.

Quelques uns de ses disciples se sont distingués dans la grammaire et la logique.

[Le spécimen choisi pour illustrer sa production traite d’une bien aimée au cœur dur, aux hanches souples et connue par ses rendez-vous manqués].

Hmeïda Ibn Jar El Intabi (13e s. H)

Poète à l’expression délicieuse, il s’inspirait parfois de son maître M’Hamed Ibn Tolba. Sa poésie est caractérisée par une légère tendance rhétorique.

[L’exemple cité pour représenter son style expressif évoque une dépression d’acacias où se tenaient des assises galantes devenant ainsi une mecque qui absout les soucis comme les péchés].

Vetan Ibn Vall El Hasse Al Hassani Achagrawi (1197 – 1288 H)

Grand érudit et éminent poète et linguiste, il a fondé la célèbre mahadra (école) d’Ehl Vetan. Il s’est distingué par l’encadrement d’une génération des meilleurs poètes et érudits. Ses connaissances encyclopédiques n’ont pas porté préjudice à sa vocation poétique. Il appartient à l’école linguistique et sa biographie figure dans les « Chaqrawiyatt ».

[Comme exemple de sa production, le passage cité décrit le campement des siens où l’on se partage les tâches d’hospitalité et d’enseignement, alors que les dames se prélassent dans leurs parures].

Abdel Wedoud Al Faghi (13e s. H)

Il s’agit d’Abd El Wedoud Ibn Abdallah Ibn Njebnane.

C’est un grammairien de renom et un linguiste très au fait des mystères de la langue. Il a acquis une grande notoriété dans de domaine, étant disciple de Bella Ibn Mekbed.

[L’exemple cité pour illustrer sa production reproduit son attachement à Asma sous forme d’une allégorie utilisant l’image d’une gazelle traquée par un chasseur adroit].

Ahmed Ibn Mohamed Salem Al Mejlissi (13e s. H)

Grand érudit et excellent poète, il s’est rendu plus célèbre par son érudition que sa poésie, malgré la haute qualité de celle-ci. En effet, ses poèmes ont une limpidité et une fluidité peu habituelles dans la poésie des oulémas. Son intérêt s’est porté sur certaines thématiques dont l’apologie du Prophète (PSL). il a composé, à ce titre, un poème qui est resté très en vogue sur toute l’étendue du territoire.

[Un passage de ce poème est cité en exemple où la nostalgie des endroits emblématiques, de la péninsule arabique excite la passion du poète].

Sidi Ould Jilani Soubaï (13e s. H)

Poète de grand talent, il appartient à l’école lexicale et il excelle dans la description. Toutefois, seuls de rares poèmes de sa production ont été conservées. Sa biographie figure dans « la poésie et les poètes ».

[Le spécimen cité est une partie du préambule d’un poème élogieux à l’adresse de l’un des nobles où la description des vestiges débouche sur une jonction aux louanges de l’intéressé].