Le ministre de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, M. Khattar Ould Cheibani, a supervisé dimanche à Nouakchott, un atelier de formation et un colloque international sur l'importance du respect de la liberté de la presse, de la protection des journalistes et de leur sécurité sur le terrain au cours de la couverture des évènements.
Cette rencontre, qui dure 5 jours, est organisée par le Syndicat mauritanien des journalistes, en coopération avec le Bureau Al Jazeera pour les libertés publiques et les droits de l'homme, et le Centre de formation et de documentation des Nations Unies dans le domaine des droits de l'homme sous le thème « liberté de la presse : l’intérêt général entre droit et responsabilité ». Elle vise à discuter de la réalité des médias et à échanger des expériences et des expertises entre participants de différents pays du monde.
Ouvrant l’atelier, le ministre de la Culture a expliqué que l'accueil par notre pays de cette rencontre reflète bien la place importante que Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, accorde au message médiatique dans ses diverses dimensions, et sa ferme conviction de l'importance du rôle joué par la profession de journaliste dans la consolidation de la démocratie et la réalisation du développement.
Le ministre a ajouté: "Sur la base de cette position, le gouvernement de M. Mohamed Bilal Messoud a travaillé dur pour accomplir de nombreuses réalisations sur la voie de la promotion des médias, de leur professionnalisation et du renforcement des libertés de la presse en développant l'arsenal juridique régissant la profession et ses institutions et en soutenant ses responsables, relevant au passage qu'il n’existe dans notre pays aucun détenu d’opinion ni pour délit de presse.
Il a indiqué que le pays a commencé il y a quelque temps à développer un environnement propice à la numérisation et considère la transition numérique comme l'un des moyens les plus efficaces pour parvenir à l'inclusion des services, lutter contre les types d'exclusion, les injustices et les inégalités injustifiées, améliorer les performances de l'administration publique et apporter des services plus proches des citoyens.
M. Khattar Ould Cheibani a indiqué que les médias peuvent être utilisés également pour améliorer la performance de notre système de surveillance dans le domaine de la transparence, de la bonne gouvernance, et présenter le pays comme une destination attractive pour les investissements.
Le ministre a souligné que le département cherche à relever tous les défis dans le domaine de la formation, de la professionnalisation et de l'équipement qui entravent le développement des médias à l'ère de la numérisation tout comme il entend tirer le meilleur parti possible de ce que la numérisation offre comme opportunités réelles pour créer les conditions favorables à l'émergence de médias numériques répondant aux exigences de proximité du citoyen, et valorisent sa participation aux efforts de développement que connaît le pays dans divers domaines.
M. Khattar Ould Cheibani a souligné que le ministère s'est engagé dans des mesures concrètes en concertation avec les acteurs du champ médiatique, portant sur la révision de la loi instituant la Haute Autorité de la Presse et de l'Audiovisuel, l’élaboration de la loi sur le journaliste professionnel qui définit ses droits et devoirs et réglemente les modalités d'octroi de la carte de presse.
A cela s’ajoute la révision de la loi sur l’appui public à la presse privée, et son adaptation aux exigences de l’autonomisation et de la professionnalisation ainsi que la réunion des conditions nécessaires à la construction de la ‘’Maison de la Presse’’ en coopération avec d'autres parties gouvernementales.
De son côté, le Président de la Haute Autorité de la Presse et de l'Audiovisuel, M. El Houssein Ould Meddou, a indiqué que cet événement s'inscrit dans les agendas des professionnels des médias de tous les pays du monde, notant que cette rencontre traite de la manière de concilier habilement entre la liberté de la presse et le droit de la société, en plus des contraintes auxquelles sont confrontés les professionnels des médias dans l'exercice de leurs fonctions.
Il a ajouté qu'il espère que la qualité de l’assistance présente aujourd'hui sera un gage de réussite de cette rencontre, notant que l'expérience mauritanienne dans le domaine des libertés a vu ses acquis se renforcer sans pour autant dépasser ses propres insuffisances.
Le patron de la HAPA a ajouté que l'accueil par la Mauritanie de conférences de presse et de séminaires reflète clairement son ouverture aux sources d'information.
Pour sa part, le président du Comité national des droits de l'homme, Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni, a indiqué que cette réunion constitue une occasion précieuse pour la promotion et la protection des droits de l'homme d'une part, et la protection de la presse et des libertés d'autre part notant que la commission a toujours appelé à la protection des défenseurs des droits de l'homme, louant le rôle de la presse dans ce domaine.
Pour sa part, le président du Syndicat des journalistes mauritaniens, M. Ahmed Taleb Ould Maaloum, a déclaré que cette rencontre constitue une occasion importante de connaître de près notre pays, et de voir ses avancées dans le domaine de la liberté d'expression, la libération de l'espace audiovisuel, les objectifs atteints dans le domaine des droits de l'homme.
Cette rencontre constituera sans nul doute, dit-il, une tribune d’encadrement et d’échange de points de vues et d’expérience avec les hôtes de l’atelier parmi les journalistes et les experts internationaux dans le domaine des droits de l’homme et des libertés publiques, mais aussi une opportunité pour suivre le processus de réformes engagé par le département chargé de la communication dans le domaine de la promotion des libertés et les meilleurs voies et moyens de faire face aux défis qui entravent la consécration de la liberté de la presse dans son sens le plus large.
La rencontre d’aujourd’hui doit viser à asseoir ensemble les fondements d’une véritable lancée vers la concrétisation des libertés de presse au service de la mission journalistique en s’appuyant sur la volonté politique des pouvoirs publics dans notre pays à promouvoir et professionnaliser le secteur de la presse qui a débuté avec la création d’une commission chargée de la réforme du secteur et l’engagement de prendre en compte ses recommandations, en passant par les réformes successives qui ont touché la presse électronique, le projet de loi du journaliste professionnel et la restructuration de la Haute Autorité de la Presse et de L’autorité de la Presse et de l’Audiovisuel ainsi que le fonds d’appui à la presse, avant d’aboutir à l’application d’organigramme en faveur des journalistes dans les établissements publics de la communication
A son tour, le représentant du Centre Al Jazeera pour les libertés publiques et les droits de l'homme, conseiller et chef du service de protection des journalistes, M. Yasser Qusheira, a expliqué que le choix de la Mauritanie pour cet événement réside dans le fait que c'est le pays qui a su préserver l'identité arabe et islamique, et qui ensuite occupe la troisième position arabe dans le domaine de la liberté de la presse.
Il a souligné que ces progrès font que la Mauritanie mérite qu’on lui apporte tout le soutien possible notamment à sa presse dans sa quête pour plus de libertés et pour contribuer à faire connaître les droits et devoirs de chaque journaliste.
A son tour, le directeur du bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme en Mauritanie, M. Laurent Milan, a souligné l'importance de cette rencontre dans le domaine de la liberté de la presse et de la protection des journalistes, notant la coopération fructueuse entretenue entre le Syndicat mauritanien des journalistes et le Haut- Commissariat.
La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence du Commissaire aux Droits de l'Homme, à l'Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, du wali de Nouakchott- Ouest, du hakem de la moughataa de Tevragh Zeina, des directeurs généraux des institutions publiques de presse, du Président de l’Union des écrivains et littéraires mauritaniens, du représentant du Centre Al Jazeera pour les libertés publiques et les droits de l'homme et du directeur du Centre de formation et de documentation des Nations Unies dans le domaine des droits de l'homme.