Les peuls ou foulan, sont traditionnellement des pasteurs de la région sahélo- saharienne qui se répartissent dans plusieurs pays de la région. Certains historiens évoquant leur provenance d’Égypte Antique, le peuplement peul s’est par ailleurs effectué par vagues successives, dans différentes régions, à différentes époques. Ils sont connus par le courage, la générosité et l’honnêteté.
Les foulan ont des traditions de mariage spécifiques qui les distinguent des autres peuples.
Les premières démarches, sur l’initiative du père, sont faites par la mère du marié, qui va trouver la mère de la fille après avoir fait coudre un pagne en bandes de coton et acheté quelques noix de cola.
Ainsi se déroule la conversation durant cet événement :
— « Notre chef de famille désire cette enfant pour notre fils ; si Dieu lui donne vie, accordez-la nous ».
La mère de la fille répond :
— « Nous avons entendu ; si Dieu en a ainsi décidé, et si c’est son désir à elle, nous vous la donnerons ».
Elle en fait part à son mari qui informe la famille du futur, par des messagers, de son consentement ou de ses regrets polis :
— « Il n’y a pas moyen, nous avons reçu des demandes antérieures, etc… »
Généralement, il prend sa décision après avoir convoqué le conseil des anciens du parentage ; sa sœur, l’aînée surtout, est une conseillère généralement écoutée.
Théoriquement, le consentement du père suffit ; pratiquement, dans toutes les négociations matrimoniales, les femmes jouent un rôle important. Peu de mariages se font sans le consentement des mères.
On apprend à la petite fille l’attitude correcte à l’égard de son futur mari ; c’est-à-dire qu’elle doit le fuir en toute occasion et se taire quand son nom est prononcé ;
Quant aux cadeaux, offerts au cours des années qui séparent l’engagement des noces, « rien n’est tranché » chacun fait selon ses moyens et sa générosité. Il est bien d’offrir aux deux grandes fêtes musulmanes quelques vêtements, quelques morceaux de viande, quelques noix de cola, soit pour l’enfant, soit pour son père et sa mère, pour la tante paternelle.
Les services dus par le gendre ne sont pas règle générale. Il arrive cependant que le « fiancé », accompagné de ses camarades d’âge (goreeɓe), de ses compagnons d’études, ou des serviteurs de sa famille, vient accomplir un travail pour son beau-père. Ce peut être un défrichement, un labour, la construction d’une hutte, d’un enclos, etc. En ce cas, le beau-père, prévenu d’avance, prépare un repas abondant et riche en viande, et sans y aller en personne, le fait porter aux travailleurs. Ce kilee, ou travail de l’équipe du gendre, n’est pas toujours bien accueilli, car il est de règle que le repas offert soit généreux et le beau-père décline quelquefois les offres du gendre. Ce genre de service peut commencer quelques années avant les noces, se prolonger parfois après, et même en la personne des enfants qui iront, à leur tour, travailler chez les parents de leur mère, là où leur père avait travaillé avant leur naissance.