Les artistes mauritaniens du 4e art ont redoré le blason culturel du théâtre au centre culturel français – C.F.F.- le samedi 5 décembre dernier, (voir Cridem du 7 déc.). Cet art a perdu son lustre des années 70/80, et semble être déserté par le public, il a pourtant une histoire.
En effet, de grands hommes ont réussi à en faire « un miroir social » pour faire face aux mystères et conflits qui inquiétaient les gens à certaines époques. Ces hommes en ont fait ainsi un exécutoire des passions, un éveilleur de conscience et à la fois un moyen de divertissement de la société.
Cridem, revient sur l’historique et sur l’évolution de cet art. Le dramaturge anglais Shakespeare disait que « le monde entier est un orchestre. Et tous, hommes et femmes n’en sont que les acteurs. Chacun y joue successivement les différents rôles d’un drame en sept âges ».
La notion de « théâtre populaire » est généralement ancrée dans le XX e siècle où elle fût portée par les théories de Romain Rolland et par les activités de Maurice Pottecher, créateur du théâtre du peuple, ou de Jean Vilar à Avignon et Paris avant Villeurbanne.
La notion était retenue au même moment par Roland Barthes en opposition au « théâtre bourgeois » ou au « théâtre commercial ». Le théâtre populaire, en tant que pratique collective, mais aussi en tant que théorie esthétique et idéal social, possède une histoire plus ancienne.
« Théâtre du peuple », fût le nom donné à la première salle de l’Odéon en 1794. Dans les premières décennies du XVIIIe siècle, les théâtres de la Foire étaient un lieu de brassage social et d’invention esthétique.
Au fil du XVIIIe siècle, l’émergence d’un nouveau public issu du tiers-état et de nouvelles cultures urbaines a déplacé les enjeux de la poétique dramatique, doublée sur les tréteaux, par des pratiques anarchiques.
Celles-ci se multiplient encore pendant la Révolution, grâce à la liberté des théâtres octroyée en 1791. De cette liberté théâtrale et de cette invention esthétique naissent les trois genres dramatiques voués à dominer la scène française du XIXe siècle, l’opéra-comique, le vaudeville et le mélodrame.
« Le théâtre doit faire de la pensée, le pain de la foule », a dit Victor Hugo dans les Burgraves. Il est un des genres littéraires majeurs après la poésie et le roman.
Il s’y ajoute qu’il se situe entre « l’écrit » et « le dit » et se définit comme un art collectif destiné à la collectivité. Il n’atteint sa plénitude que lorsqu’il devient un spectacle offrant à la société l’occasion de se regarder dans un miroir.
Sa mission fondamentale est de permettre à une communauté de se situer et de réagir en avançant pour mieux prendre en main son destin. Fonction pédagogique d’un art !