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Porte-parole du Gouvernement: la loi sur les symboles intervient pour protéger les valeurs, non limiter les libertés

Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est tenu dans la matinée.

Il s’agit des ministres de l’Équipement et des Transports, M. Mohamedou Ahmedou M’haimid, des Pêches et de l’Économie maritime, M. Dy Ould Zein, et des Affaires islamiques et de l’Enseignement originel, porte-parole du gouvernement par intérim, M. Dah Ould Sidi Ould Amar Taleb.

Intervenant le premier, le ministre des Affaires islamiques, porte-parole du gouvernement par intérim, a indiqué que le conseil des ministres a examiné et adopté un ensemble de projets de décrets et de communications, dont un projet de décret portant création d’un appui financier au profit des pêcheurs artisans et un projet de communication relative à la surveillance de la surcharge des camions sur les voiries publiques.

Dans une déclaration par rapport à la loi relative à la protection des symboles nationaux et à l’incrimination de l’atteinte au prestige de l'État, M. Dah Ould Sidi Ould Amar Taleb a déclaré cette loi est venue pour protéger la morale et les valeurs sociales, et non pour restreindre la liberté des médias, souvent instrumentalisée, par certains, comme outil pour violer l'honneur d'autrui. « La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres », a-t- il rappelé.

Le ministre a fait remarquer que la loi doit faire l'objet de consensus et être appréciée de tous. On doit lui accorder le temps nécessaire pour la rendre acceptable pour tous mais certains ne sont pas suffisamment informés sur son contenu.

Toujours dans ce sujet, il a indiqué que cette loi est venue dans un contexte marqué parfois par l'irresponsabilité de certains les amenant à diffuser des contenus sur les réseaux sociaux, faisant notamment l’apologie du crime, et de la haine qui incite à des conflits régionaux et tribaux, et atteignant parfois les symboles sacrés de notre religion.

« Dans le fond, la loi incrimine les actes associés à la violation des principes et du caractère sacré de la religion islamique, le prestige de l'État et de ses symboles, la sécurité nationale, la paix civile, la cohésion sociale, la vie personnelle des fonctionnaires et l'honneur des citoyens, et ce sont des valeurs acceptées à l’unanimité par tous », poursuit- il.

Par ailleurs, et répondant à une question relative au dialogue politique, le porte-parole du gouvernement a déclaré que la consultation est une coutume prophétique bénie, et concrétise dans ce contexte l’engagement du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, de favoriser un climat politique apaisé. Un tel fait, qu’il a concrétisé dans les faits dès son arrivée au pouvoir ; notant que cette concertation constitue un grand acquis pour les différents acteurs politiques.

Concernant la communication qu’il a présentée au conseil des ministres, le ministre des pêches a précisé qu’il s’agit d’un appui financier destiné aux travailleurs dans le secteur de la pêche artisanale.

Le ministre a rappelé que ce secteur bénéficiait d’une exonération du carburant, qui a été supprimée parce que détournée de son objectif pour être remplacée par d’autres mesures plus crédibles.

Le ministre a expliqué que ce projet de décret instituant une subvention financière pour le secteur de la pêche artisanale, traduit la volonté du gouvernement d'accompagner ce secteur et d’éviter aux pêcheurs tout fardeau supplémentaire; soulignant que cet acquis important qui a été réalisé à leur profit, vise à les soulager de certains coûts financiers, et leur permettra de se procurer du carburant de manière sûre.

Il a ajouté que le gouvernement a pris cette décision après une longue concertation avec les responsables des organisations professionnelles représentant les acteurs du secteur artisanal, qui seront impliqués dans cette opération.

Dans ce sens, une décision conjointe sera prise entre le ministère des finances, et celui de la pêche de concert avec tous les différents acteurs du secteur.

Le ministre a, par conséquent, rappelé la situation difficile, dont a été témoin le secteur de la pêche artisanale, en raison de l’exonération du carburant à l’égard de ses ouvriers, et qui a été l’objet d’un important trafic, dont les conséquences sont catastrophiques parmi lesquelles les incendies, dont ce trafic est responsable.

Répondant à une question relative à la hausse des prix du poisson, il a expliqué que le secteur de la pêche souffre de certains déséquilibres accumulés dont la solution prendra du temps.

Une telle situation a conduit le gouvernement à mettre en place des magasins pour la vente du poisson de haute qualité à des prix abordables: (le kilogramme qu’on vend à 3000 Ouguiyas au marché, est disponible dans ces magasins pour un prix de 700 Ouguiyas seulement), en plus d'autres mesures qui ont été prises pour protéger les intérêts des pêcheurs artisanaux telles que l'interdiction des étrangers d'y travailler, ce qui offrira de grandes opportunités d'emploi pour les citoyens, ainsi que la fourniture du poisson dans le marché.

M. Dy Ould Zein a également souligné que le département entreprend actuellement des efforts pour diagnostiquer la situation du secteur de la pêche artisanale, notant que le secteur souffre d'un ensemble de déséquilibres en raison de politiques antérieures, que seuls les mauritaniens sont capables de résoudre.

« L’État peut promulguer des lois et les suivre, mais les citoyens doivent jouer leur rôle de premier plan pour la réussite de cette opération», a-t- il ajouté.

De son côté, le ministre de l’Équipement et des Transports, a commenté la communication relative au contrôle de la surcharge des camions sur les routes nationales.

Il a souligné que l’objectif de la communication n'est pas de punir, mais plutôt de préserver les infrastructures routières indispensables pour les citoyens et de rationaliser les biens publics.

« L’État, dit-il, y investit des fonds importants, pour la construction de routes selon les normes techniques recommandées contrairement à ce qui existait avant et ce, conformément aux instructions de Son Excellence le Président de la République ».

Il a ajouté que cette communication a été fondée sur un diagnostic de la situation actuelle et les importantes dégradations que connaissent les voiries nationales, du fait de l'absence de contrôle de la surcharge des camions et l'application de la sanction prévue par les lois dans ce domaine.

«Ces dégâts sont remarqués au niveau des routes qui n’ont pas été réalisées sur la base des normes recommandées, lesquelles sont particulièrement endommagées à cause de la surcharge des camions. C’est notamment l’exemple concret des axes routiers Rosso-Boghé et Nouakchott-Akjoujt », a-t- il fait remarquer.

M. Mohamedou Mhaimid a révélé que les dernières campagnes qui ont été menées dans le domaine de la surveillance de ces routes, ont montré que 90% des camions dépassent leur charge normale de 50 %. En ce qui concerne les essieux des camions qui répartissent leur charge sur la route afin qu’elle ne soit pas endommagés, le ministre a souligné qu’une augmentation de la charge de ces essieux a été observée.

Dans le cadre de ce projet, précise-il, le ministère a présenté un plan d'action clair, sur la base duquel des concertations seront menées avec tous les acteurs du secteur, pour parvenir à déterminer la meilleure façon de surveiller durablement les routes et de rationaliser les fonds, notant que notre pays est le seul pays, dans lequel il n'existe pas un contrôle sur les surcharges